Village de Lachau
Village de Lachau
Vue du chateau et de l'église © Dobeuliou
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Village de Lachau


AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin
Une personnalité de Lachau reconnue pour sa bravoure comme ancien combattant de la guerre 1914-1918
et son professionnalisme en tant qu'entrepreneur hôtelier.

 

Lachau était une station estivale renommée dans les années 1900-1960. Il y avait 2 hôtels qui accueillaient les estivants venant des grandes villes (ex : Marseille, Lyon, Grenoble, Orange, Avignon, Montélimar...) par voies ferrées et routières (notamment avec la ligne Paris - Lyon – Méditerranée).

Dans ce lieu de villégiature apprécié notamment à la belle saison, il y avait 2 hôtels qui faisaient toujours le plein.
Parmi ces 2 établissements, il y avait l'Hôtel des Voyageurs qui était situé au début de son activité en haut de la Grand Rue. ♦ confer la photo ci-contre.

AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin, (dit Victor) né le 4 novembre 1886 à Lachau, y travaillait comme "maître d'Hôtel" avant la guerre de 1914-1918.
Il est le fils de : AUDIBERT Ferdinand, François, Louis, profession de gérant d'Hôtel et de FOMERAUD, Marie, Laurence.


Le parcours militaire de AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin avant et pendant la guerre de 1914-1918.

  • Il a été incorporé, au titre du service militaire, au sein 17ème Régiment d'infanterie (GAP - caserne Reynier1) le 9 octobre 1907.
  • Il a été envoyé dans la disponibilité le 1er octobre 1909.
  • Il a été affecté comme vélocipédiste2 (agent de liaison) au 2ème Régiment d'artillerie de campagne (Grenoble – 38) de la 14ème brigade d'artillerie (27ème division d'infanterie) ♦ confer la photo ci-contre.

À la mobilisation générale de août 1914, il reçoit 2 ordres d'incorporations. Il se présente sans délai au premier reçu et alors qu'il fait déjà route vers le front, les gendarmes se présentent à son domicile sous accusation de désertion à l'incorporation au 17e Régiment d'infanterie de Gap (aucun de ses anciens camarades de ce régiment ne reviendra du champ de bataille). C'est donc dans le 2ème Régiment d'artillerie de campagne (2ème RAC) dans lequel il a été incorporé, que AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin est intégré dans la 6ème batterie du 2ème groupe d'artillerie de ce régiment qui a quitté en 1914 son quartier De Bonne3 basé à Grenoble (38).

Composé de 3 groupes d'artillerie et de 9 batteries4, le 2ème RAC mettait en œuvre le canon de 75m/m modèle 18975confer la photo du service d'une pièce d'artillerie ci-contre.

Pendant la guerre 1914-1918 AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin a participé sans faillir au sein du 2ème RAC aux différentes opérations suivantes6 : Les Vosges, la Champagne, Verdun, le Chemin-des-Dames, les Flandres pendant des périodes souvent longues et meurtrières.

Les artilleurs du 2ème RAC composés d'une très grande majorité de Provençaux dont AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin, de Dauphinois et de Savoyards ont eu ainsi le droit de revendiquer leur large part dans la victoire finale. Par leur abnégation et leur esprit de sacrifice, ils ont ajouté de glorieuses pages à l'immortelle histoire de la France, à celle plus modeste mais déjà brillante du Régiment, et ils ont mérité l'insigne honneur de voir leur Étendard décoré de la Fourragère de la croix de guerre 1914-1918.

Ayant effectué 56 mois de service militaire au titre de la guerre 1914-1918 AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin a obtenu le 20 novembre 1918 une brillante citation à l'ordre du groupe d'artillerie divisionnaire dont le texte est le suivant : « Excellent soldat, courageux et dévoué, au front depuis le début de la campagne, a toujours fait d'un grand sang froid et d'une parfaite humeur en toutes circonstances particulièrement au Chemin des Dames et dans les Flandres » - cette citation a donné lieu à la remise de la croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze ♦ confer la décoration ci-contre.

Au titre de sa participation à la guerre 1914-1918, AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin a obtenu, le 1er juin 1928, la carte du combattant n° 1391. A ce titre, il s'est vu décerner la croix du combattant ♦ confer la décoration ci-contre.

Parcours militaire de AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin après la guerre de 1914-1918.

  1. le 17 mars 1919 : il a été mis en congé illimité de démobilisation dans le dépôt démobilisateur du 55ème Régiment d'artillerie de campagne basé dans le faubourg minier La Sentinelle (Valenciennes - 59).
  2. Il a été affecté dans l'armée territoriale et la réserve :
  • le 18 mars 1919 : au sein du 2ème RAC (Grenoble – 38),
  • le 1er janvier 1924 : au sein du 157ème Régiment d'artillerie à pied (Nice – 06) – défense de positions fortifiées,
  • le 15 mai 1926 : au sein du 154ème Régiment d'artillerie à pied (Grenoble – 38) – défense de positions fortifiées,
  1. le 29 septembre 1929 : compte tenu qu'il était père de 2 enfants, il est passé de la classe mobilisable 1906 à celle de 1902.
  2. le 15 octobre 1935 : il a été dégagé de toute obligation militaire.

Après la guerre de 1914-1918, AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin a repris son activité professionnelle pour la plus grande satisfaction de la population locale de Lachau et des estivants. Il a ainsi participé au développement touristique de la commune en tant que station estivale ♦ confer la vue générale de Lachau ci-contre.

Le 10 novembre 1919, il épouse Jeanne GRANTHIL de Homburg-Bidingen (situé à proximité de Metz et Thionville en Moselle, actuellement Hombourg-Budange) qu'il avait rencontrée pendant la guerre.

Pour satisfaire une clientèle nombreuse, AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin a fait transformer, en 1923, l’ancien moulinage à soie à l’entrée du village en un nouvel hôtel plus vaste.
Son entreprise a été couronnée de succès compte tenu de la qualité de son accueil et de ses prestations (notamment dans le domaine de restauration).
Son fils cadet Jacques* qui lui a succédé a contribué à accroître la notoriété de cet établissement hôtelier qui a permis à Lachau d'être un lieu de villégiature apprécié pendant plusieurs années.

 

Conclusion.

AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin est ainsi un bel exemple :

  • d'un patriote qui a répondu sans délai à l'appel à la Mobilisation générale de août 1914 et a servi sous les Drapeaux pendant plus de 4 années face à l'ennemi envahisseur ;
  • d'un entrepreneur qui au retour de la guerre 1914-1918 a développé avec l'aide de son épouse son entreprise touristique, favorisant ainsi l'attrait de Lachau et de la région.

Que le souvenir de AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin soit conservé à tout jamais au sein de la commune de Lachau.

C.A.M.

 

Merci à Sophie AUDIBERT (petite-fille de AUDIBERT Ferdinand, Victor, Antonin) pour ses témoignages précieux qui ont permis de réaliser cet article.

 

1 Dont une grande partie est actuellement une cité administrative située au centre-ville de Gap (05)

2 Un vélocipédiste exercé pouvait faire, sur une route bien entretenue et dans un pays modérément accidenté, une traite quotidienne de 80 à 100 kilomètres pendant plusieurs jours de suite. — (Moniteur universel du 8 nov. 1868, page 1457, 3e colonne)

3 Qui est actuellement un centre commercial situé au centre-ville de Grenoble (38).

4 Une batterie dont 3 par groupe d'artillerie comprenait : 3 officiers, environ 170 sous-officiers et hommes de troupe, 170 chevaux, 4 canons, 12 caissons, 16 caissons d'avant-trains, 22 voitures (16 attelées à 6 chevaux et 6 attelées à 2).

5 Les performances de ce canon à tir rapide (portée utile de 6 500 m, cadence de tir de 12 coups/minute et poids de 1,14 tonnes) étaient possibles grâce au frein hydraulique dont il était doté  qui absorbait le recul du canon au moment du tir et revenait exactement à sa position initiale sans dépointer et offrant ainsi un gain de temps considérable : les canons précédents reculaient au moment du tir et il fallait les repositionner et repointer avant le tir suivant.

6 Confer l'historique du 2e Régiment d'Artillerie de Campagne - Imprimerie Allier Frères – Grenoble – 1920 - numérisation : P. Chagnoux - 2013

* Ne pas confondre Jacques Félix Louis AUDIBERT (1927-2015) fils de Ferdinand Victor Antonin, avec Jacques Louis Victor AUDIBERT (1946-2015) petit-fils de Ferdinand, fils de Jean AUDIBERT (1924-1991) et accessoirement neveu de Jacques Félix Louis.

 

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