Village de Lachau
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Vue du chateau et de l'église © Dobeuliou
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Les médaillés de Sainte-Hélène de Lachau


Les anciens soldats « Grognards » de la 1ère République et du 1er Empire

 

« L'amour de la patrie est la première vertu de l'homme civilisé »
Citation de Napoléon 1er à la Députation de la Diète de Varsovie le 14 juillet 1812.


Liste des récipiendaires de la médaille de Sainte-Hélène résidents à Lachau en 1857

Nom

Prénom

Année de naissance

Grade

Régiment d’appartenance

Période de conscription

Age de la conscription

Amic

Charles

1790

soldat

6ème, 40ème et 64ème régiment d’infanterie de ligne (1)

1814-1815

24 ans

Amic

Joseph

1793

soldat

42ème régiment d’infanterie de ligne

1814-1815

21 ans

Armand

Pierre

1794

soldat

11ème régiment de ligne

1814-1815

20 ans

Aubert

Jean, Pierre, Thomas

1787

soldat

7ème régiment d’infanterie légère (2)

1807-1811

20 ans

Audibert

Louis

1794

soldat

11ème régiment d’infanterie de ligne

1814-1815

20 ans

Barjavel

non précisé

1787

soldat

102ème régiment de ligne

1814-1815

27 ans

Curnier

Jean, Antoine

1790

soldat

35ème régiment de ligne

1809-1815

19 ans

Fauchet

Mathieu

1794

soldat

42ème régiment d’infanterie de ligne

1813-1815

19 ans

Jarjaye

Jean-Joseph

1794

soldat

42ème régiment d’infanterie de ligne

1813-1815

19 ans

Jarjaye

Joseph

1788

fourrier

11ème régiment de ligne et 42ème régiment d’infanterie de ligne

1813-1815

25 ans

Laugier

Jean-Joseph

1794

soldat

13ème régiment d’infanterie de ligne

1814-1815

20 ans

Mathieu

Joseph

1785

sergent

7ème régiment d’infanterie légère

1806-1814

21 ans

Pan

Jean-Baptiste

1795

soldat

11ème régiment d’infanterie de ligne

1814-1815

19 ans

Plauche

Casimir

1787

officier

Garde impériale

1809-1839

21 ans

Rougon

Jacques

1790

soldat

82ème régiment d’infanterie de ligne

1809-1816

19 ans

Rappel historique.
Le 15 avril 1821, lors de son exil à Sainte-Hélène, Napoléon 1er dicte un testament comportant 3 parties dont la 3éme est un acte de reconnaissance à l'égard de ceux qui, de 1792 à 1815, avaient combattu «pour la gloire et l'indépendance de la France». Dans ce but, il lègue la moitié de son patrimoine privé qu'il estime alors à 200 millions de francs de l'époque.

Napoléon III «voulant honorer par une disposition spéciale les militaires qui ont combattu sous les drapeaux de la France dans les grandes guerres de 1792 à 1815», a créé une médaille commémorative qui a été accordée à tous les survivants de ces campagnes : cette décoration s'appelle la «Médaille de Sainte-Hélène».

Description de la médaille.
Créée par décret impérial du 12 août 1857, réalisée et dessinée par le sculpteur Désiré-Albert Barre, ses caractéristiques sont les suivantes (♦ voir illustration ci-contre) :
• En bronze patiné (3), d'un diamètre de 33 millimètres, elle portait à l'avers l'effigie de Napoléon 1er et au revers la légende: "CAMPAGNE DE 1792 A 1815 A SES COMPAGNONS DE GLOIRE SA DERNIÈRE PENSÉE SAINTE-HÉLÈNE 5 MAI 1821".
• Une couronne de lauriers surmontée de la couronne impériale en formait le tour,
• Une bélière constituée par un simple anneau de bronze permettait de la suspendre avec plusieurs liserés : le vert symbolisant l'espérance et le rouge : l'ardeur, la vaillance, le courage.

La médaille qui n'a pas été décernée à titre posthume et dont l'attribution reposait sur des critères stricts : services dans les armées de terre ou de mer françaises entre 1792 et 1815, sans aucune durée de service requise, ni aucune participation à une campagne ; elle supposait la justification du service du demandeur avec tout document émanant des autorités militaires.

Les récipiendaires de la médaille de Sainte-Hélène.
Le nombre de récipiendaires de cette médaille remise gratuitement est estimé à environ 405.000 soldats (Français, Belges, Polonais, Danois, Irlandais, etc.) enrôlés dans l'Armée de la République et la Grande Armée de Napoléon 1er - chiffre approximatif du fait de la disparition des archives dans l'incendie du palais de la Légion d'honneur durant la Commune de 1871. Seuls les documents contenus dans les dépôts d'archives départementales françaises sont conservés, quand ceux-ci n'ont pas été eux-mêmes détruits, généralement dans les séries M, concernant les distinctions honorifiques, ou R concernant les archives militaires.

Recensement des ayants-droit de la médaille de Sainte-Hélène.
Le recensement des anciens soldats était effectué par les préfets des départements (et leurs sous-préfectures) avec la participation des maires :
► exemple de courrier de la préfecture des Vosges
► exemple d'affiche établie par la mairie de Metz

Remise de la médaille de Sainte-Hélène.
Lors de la remise de cette médaille qui était portée à la boutonnière, le récipiendaire recevait :
• une boîte de carton au couvercle recouvert d'un papier blanc glacé portant en relief l'Aigle impérial et l'inscription «Aux compagnons de gloire de Napoléon 1er - Décret du 12 août 1857» (♦ voir illustration ci-contre)
• un diplôme dont un modèle est présenté ci-dessous :
► exemple de diplôme de médaillé

La remise de la médaille de Sainte-Hélène se concrétisait par la remise d'un récépissé signé par le récipiendaire :
► exemple de récépissé

La première distribution eut lieu le 15 août 1857 lors de laquelle l'empereur Napoléon III remit lui-même la médaille :
• à Jérôme Bonaparte alors âgé de 75 ans,
• aux maréchaux Vaillant (ministre de la Guerre), Magnan, Pelissier, Baraguey d'Hilliers, d'Ornano (Gouverneur des Invalides), à l'amiral Hamelin (ministre de la Marine), etc.
• ainsi que bon nombre d'officiers généraux et amiraux.

Pour les autres récipiendaires, la remise eut lieu, au niveau des départements, en plusieurs fois, très rapidement pour les anciens militaires qui avaient présenté des pièces justificatives à l'appui de leur candidature, 6 mois plus  tard pour ceux dont la simple déclaration devait être vérifiée par les services du ministère de la Guerre.

Secours viagers pour les vétérans des guerres de 1792 à 1815.
Dès son élection comme Président de la République, le 10 décembre 1848, le Prince Louis-Napoléon Bonaparte a porté son attention sur la situation, souvent misérable, des anciens soldats de la République et du 1er Empire (4), et demanda le 6 décembre 1849 aux préfets de lui adresser la liste la liste des anciens militaires en position malheureuse. A la suite des renseignements recueillis, le Prince Président informa l'Assemblée par message de sa décision "de venir au secours de la vieillesse et de la misère du soldat de nos armées de la République et de l'Empire" et une commission instituée le 25 février 1850, présidée par le grand Chancelier de la Légion d'honneur a examiné les rapports et retenu les demandes en fonction de certaines conditions : état d'indigence, durée des service, nombre de blessures, âge... - qui déterminaient le montant du secours viager et sa régularité de versement.

Pension annuelle viagère des vétérans des guerres de 1792 à 1815.
La remise de la médaille de Sainte-Hélène ne soulageait pas la grande misère de nombreux vétérans. Donc, sur proposition de M. Glais-Bizoin le Corps Législatif adopta, le 26 avril 1869, une loi promulguée le 5 mai 1869 accordant, aux survivants des armées de la République et du 1er Empire, une pension annuelle viagère sous certaines conditions : fourniture à la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur d'un certificat de vie des bénéficiaires, du secours viager, d'un état des services militaires justifiant: soit une présence d'au moins 2 années sous les drapeaux, soit la participation à une campagne, soit une blessure reçue en service, soit une attestation préfectorale constatant l'insuffisance des ressources.

Conclusion.
Bien que son ruban ait été repris par la Croix de la guerre de 1914-1918, la Médaille de Sainte-Hélène est oubliée de nos jours (♦ voir illustration ci-contre).
Le souvenir de cette décoration s'est évanoui au fil des années.
L'évocation de son histoire est une façon de rappeler les souffrances endurées, la gloire méritée par ceux qui la reçurent, pour avoir été, vainqueurs ou vaincus, les glorieux ou malheureux combattants de 1792 à 1815 (Convention, Directoire, Consulat et Empire de Napoléon 1er).

C. A. M.

Pour plus d'informations :
► voir le site dédié aux médaillés de Sainte-Hélène

1 L'infanterie de ligne - ou la ligne - qui s'oppose à l'infanterie légère (voltigeurs et tirailleurs utilisés pour le harcèlement) désigne les unités d'infanterie de fusiliers – appelés lignards qui combattaient en formation en ligne dont l''intérêt du combat en ligne sur la colonne est double :
• d'une part, face à l'artillerie, un boulet prenant une colonne en enfilade peut causer la perte d'une quinzaine d'hommes, ce qui devient impossible face à une ligne ;
• d'autre part, pour le tir en ligne, toute la puissance de feu peut être employée simultanément.

2 L'infanterie légère est spécialement destinée à éclairer la marche des corps, ou à faire le service d'avant-garde, d'éclaireurs ou de tirailleurs,

3 En raison de la patine du bronze, elle était surnommée «la médaille en chocolat».

4 Ils s'appelaient entre eux les «vieux débris» qui signifiaient les «vieux briscards».

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