La réalisation de cette église est l’œuvre de l’abbé Joseph Benoît qui a lancé une souscription auprès des catholiques de France en vue de sa construction et dont les travaux ont commencé en 1860 et été achevés en 1862. Pour avoir une bonne connaissance de son histoire, il est conseillé de consulter le site très riche d'enseignements et d'informations :
https://histoiredelachaublog.wordpress.com/
Prière de Consécration au Saint Cœur de Marie du Révérend Père François-Xavier Gautrelet (1807-1886) :
« Ô Cœur Très Saint de Marie toujours Vierge et Immaculée ».
Rappel du dispositif législatif concernant les lieux de culte.
La loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État a aboli les dispositions du Concordat de 1801 qui était un traité réglant les rapports de l'État français et de l'Église catholique après les oppositions religieuses apparues pendant la période révolutionnaire et générées en particulier par le vote de la Constitution civile du clergé entre 1790 et 1799.
L'article 5 de la loi du 2 janvier 1907 s’énonce ainsi : « A défaut d’associations cultuelles, les édifices affectés à l’exercice du culte, ainsi que les meubles les garnissant, continueront sauf désaffectation dans les cas prévus par la loi du 9 décembre 1905, à être laissés à la disposition des fidèles et des ministres du culte pour la pratique de leur religion ». En résumé les édifices cultuels et les meubles les garnissant en 1905 sont la propriété de la commune et mis à la disposition des fidèles et des ministres du culte pour la pratique de leur religion.
Le sieur Louis François Ferdinand AUDIBERT (1821-1913) faisait partie des paroissiens ayant cédé un bout de terrain pour l’implantation de la nouvelle église de Lachau.
Il eut l’occasion d’accompagner l’abbé BENOIT lors d’une de ses « tournées » de récolte de dons pour le chantier, où il constata que le prêtre avait des relations dans la haute société de l’époque. L'extrême générosité des donateurs le fit même douter du désintéressement et de la probité de l’abbé…
Désireux de participer à la décoration de l’édifice en cours d’achèvement, Louis François Ferdinand AUDIBERT alluma sa forge, prit son marteau et ses pinces et s’attela à la tâche.
Compagnon du devoir, il avait dû interrompre son Tour de France pour raison familiale. Bien que n’étant pas installé forgeron à demeure, il pratiquait toujours son art par plaisir et par passion en créant divers objets : balances romaines, casse-noix destiné à l’extraction des cerneaux sans les abîmer, etc.
Pour l’église, c’est toute une chaire en métal et fer forgé, escalier d’accès compris, que Ferdinand AUDIBERT présenta au Conseil de Fabrique.
Cependant, le Conseil refusa sa proposition.
On peut s’interroger sur ce refus, mais il semble qu’il ait moins été motivé par des raisons personnelles que par un souci esthétique :
- l’église de Lachau est grande et nécessite une chaire à son échelle, celle proposée était trop petite ;
- la chaire en métal et fer forgé a été conçue à l’envers et se serait retrouvée du mauvais côté de la nef et du chœur, c'est à dire à droite pour les fidèles (côté Sud) ;
- enfin, l’ensemble de la décoration de l’église ayant été pensé de façon très « classique », l’œuvre moderne et « avant-gardiste » de Louis François Ferdinand AUDIBERT ne se serait pas accordée et aurait choqué le bon goût de plus d’un paroissien !
Vexé et humilié par ce rejet, Louis François Ferdinand AUDIBERT proposa et céda sa réalisation à la commune voisine qui l’accepta aussitôt. Son œuvre fut installée dans la nouvelle église de Ballons où elle se trouve toujours.
Cette chaire en métal et fer forgé fait toute l’originalité de l’église Sainte-Catherine de Ballons et en a fait la renommée...
S.A.
Dans l'église de Lachau, il est possible de voir un harmonium qui se situe à droite de la nef en allant vers le chœur. (voir photo)
Les harmoniums qui sont des instruments de musique à vent, à anches libres, à clavier et à soufflerie, étaient les « orgues » des petites églises rurales, rebaptisés les « orgues des pauvres et des campagnes ».
Ils font donc partie de notre culture musicale, religieuse et populaire et donc du patrimoine.
Le musicien qui en joue est un harmoniumiste.