Village de Lachau
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Vue du chateau et de l'église © Dobeuliou
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Le monument aux Morts pour la France de Lachau.

Avant la 1ère Guerre mondiale (1914-1918), la France a connu la construction de nombreux monuments aux morts destinés à commémorer le sacrifice des combattants notamment lors de la guerre de 1870-1871 (confer à Valence – Champ de Mars) et financés avec des souscriptions privées, voire publiques. Pour la 1ère Guerre mondiale, la France a mobilisé environ 7.900.000 combattants dont 1.375.800 morts, essentiellement des citoyens français de métropole et d'outre-mer. Sur 100 hommes appelés et engagés, plus de 17 sont morts (dont beaucoup avaient moins de 30 ans). À la sortie de ce conflit, dans les années 1920, la France a voulu honorer leur mémoire en édifiant sur le territoire national  des monuments aux Morts pour la France dans ses 36.000 communes sur la base d'une série de lois qui organisent leur érection et les cérémonies qui devaient s'y tenir, et alors qu'aucun autre pays n’a commémoré ses morts dans de telles proportions.

« L'image du soldat disparu s'effacera lentement dans le cœur consolé de ceux qu'ils aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois ».
Citation tirée de « Les Croix de bois » (1919) de Roland Dorgelés (15 juin 1885 - 18 mars 1973).
Journaliste, écrivain et membre de l’Académie Goncourt qu’il a présidée de 1955 à 1973.


Le lieu d'emplacement du monument aux morts de Lachau est situé à l'entrée du village au niveau sud de la Montée des Tilleuls (ancienne allée des Peupliers).
► voir l'emplacement sur le plan du village de Lachau

Dispositif législatif relatif à l’appellation de « Morts pour la France ».
En amont de cette appellation a été votée la loi relative à la création de la Croix de guerre créée par la loi du 8 avril 1915.
► voir le texte législatif

Puis ont été votées les 2 lois suivantes :
• celle du 2 juillet 1915 relative aux actes de décès de militaires tués à l'ennemi
►voir le texte législatif

• celle du 28 février 1922 relative aux militaires et civils « Morts pour la France »
voir le texte législatif

La mention « Mort pour la France » qui a été attribuée pendant la guerre 1914-1918 dès lors que la preuve était rapportée pour un décès imputable à un fait de guerre et survenu pendant le conflit, s'est traduite par l'attribution d'un diplôme.
► un exemple de diplôme

Dispositif catholique relatif au souvenir des Poilus morts pendant la guerre 1914-1918.
Dès le début de 1915, le cardinal Hector Sevin, archevêque de Lyon, a invité les paroisses catholiques à faire mémoire dans leurs prières pour les soldats ayant donné leur vie pour la France, quelques soient leurs grades, en leur demandant de se souvenir de leurs sacrifices : « Gravez les noms de vos morts bien-aimés sur les murailles de vos églises... ils vous rappelleront le dogme de la communion des saints... Ils  feront resplendir, au milieu de l’assemblée des fidèles, de nécessaires leçons, celles de l’abnégation et du sacrifice... Leurs noms, près de l’autel, seront comme une action de grâce au Dieu qui les a soutenus et comme une prédication quotidienne à ceux qui les ont aimés ». En 1917, Mgr Gabriel de LLobet, évêque de Gap (qui était au front), écrivait « nous devons à ces hommes  le triple hommage  de l’affection, du respect et de la prière. ». Dans ce cadre, il y a lieu d'observer le tableau posé sur le côté sud intérieur de l'église de la commune de Lachau  (confer la photo ci-contre).

Dispositif relatif à la création des monuments aux Morts pour la France.
À été votée la loi du 25 octobre 1919 relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre.
► voir le texte

Édification de ces monument aux Morts pour la France.
Cette opération s'est appuyée sur la liste des Poilus décédés en 1914-1918 qui est détaillée dans le Livre d'or des pensions de chaque commune dont celui de Lachau est présenté ci-dessous (2 pages). Cependant, il est à noter que d'autres noms de Poilus ont été rajoutés sur le monument aux Morts pour la France de Lachau à la demande notamment des familles et des proches pour différentes raisons.
► voir le Livre d’or de Lachau

L'achat du Monument aux Morts de Lachau a été voté par délibération en date du 4 mars 1923. Le contrat a été passé avec Monsieur Dabion, entrepreneur de carrières à Anglefort (Ain). L'emplacement du monument, sur la place dite à l'époque "de l'école des filles", a été choisi au cours de la même séance.
La construction du Monument aux Morts de la Grande Guerre a coûté 3.462 francs à la commune (réunion du 27 janvier 1924).

Symbolique du monument aux Morts pour la France de Lachau.
Ce monument en calcaire qui est orienté Est-Nord-est visant ainsi à lui conférer une vocation de surveillance et de vigie face aux invasions ennemies est un obélisque (forme venue d’Égypte). Il représente une pierre sur laquelle le soleil se serait posé au 1er matin du monde avec une forme allongée invitant à voir le symbole phallique de la fertilité après un nombre important de morts, d'essor de l'âme vers le ciel après la mort, d'élan vers la vie et le renouveau et de sacrifice suprême devant lequel la communauté des vivants s'incline.

Il est surplombé :
d'une torchère symbolisant la purification sous la forme d'une flamme qui est la lumière éclairant la traversée des Enfers (la guerre) par les soldats morts au combat et le symbole de leur souvenir éternel (comme la flamme du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris),
d'une urne qui est le vase censé recevoir les cendres des défunts.

L'architecture de ce type de monument, qui présente à l'époque de sa construction un prix modique par rapport à d'autres sculptures plus élaborées, a permis l'apposition sur ses faces Est et Ouest de porte-drapeaux nationaux et de plaques commémoratives de soldats supplémentaires.
Sur ce monument sont gravés sur sa face Nord :
1- une palme : symbole de la Victoire et du sacrifice représentant les vertus militaires (courage et héroïsme),
2- l'inscription « Aux enfants de Lachau morts pour la Patrie », le mot « enfants » ayant une signification affectueuse,
3- une couronne honorifique faite de feuilles de laurier et de chêne : symbole de la récompense et du triomphe militaire dans l'Antiquité romaine :
• le laurier symbolisant le martyre de la victoire et de la force,
l• le chêne  symbolisant la force, la puissance, la majesté et la longévité qui sont des vertus civiques,
4- les dates de la Grande Guerre : 1914 1918,
5- les noms des Poilus morts dans l'ordre des années et des dates de décès - la gravure dans la pierre ayant pour but de ne pas les oublier.

Le jardinet et la clôture de ce monument aux morts forme un enclos à caractère sacré qui évoque le champ d'honneur où l'on commémore les morts. L’entourage délimité par une grille sert à protéger et à délimiter un emplacement où se trouvent un parterre de fleurs naturelles et une haie de végétaux que seul le maire et les anciens combattants ,et plus rarement les innocents (enfants), ont le droit de le fouler lors des cérémonies mémorielles.

Financement des monuments aux Morts pour la France.
Il a été assuré par les communes en grande partie, par l’État qui accorda une subvention proportionnelle sur la base du nombre de décès des « Poilus » de la commune par rapport à sa population de 1914 (de l'ordre seulement de 5 à 20 % du prix total du monument) régie par la loi de finances du 31 juillet 1919 (article 81), des souscriptions publiques et des dons privés.
► voir pour exemple le texte de la préfecture du département de la Corrèze

Dans ce cadre, certains maires ont adressé aux préfets de départements une demande de subvention.
► voir un exemple de demande

Réalisation des monuments aux Morts pour la France.
Elle a été confiée à des entrepreneurs qui ont publié des catalogues avec des tarifs pour aider les maires dans leurs choix.
► exemples de catalogues

 

C.A.M.

 

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