Né le 9 octobre 1847 à Eygalayes (Drôme), mort le 6 décembre 1929 à Lachau (Drôme) et Député de la Drôme de 1902 à 1919. Malade, il se retira progressivement de la vie publique et ne se représenta plus aux élections suivantes et mourut le 6 décembre 1929 à Lachau (Drôme) – confer ses mandats dans le tableau ci-dessous :
Législature | Dates de mandats | Groupe politique |
VIIIème |
du 11 mai 1902 |
Radical-socialiste |
IXème | du 6 mai 1906 au 31 mai 1910 |
Gauche radicale-socialiste |
Xème | du 8 mai 1910 au 31 mai 1914 |
Républicains radicaux-socialistes |
XIème | du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919 |
Parti républicain radical et radical-socialiste |
Fils d'un petit propriétaire, Lucien Bertrand fit ses études de droit et devint notaire. Il se lança dans la politique «contre les monarchistes et les réactionnaires de toutes couleurs ».
Aux élections législatives de 1876 il se présenta, sans succès, contre le comte de Suarez d'Aulan1, mais recueillit toutefois près de 4.000 voix. Devenu maire de Séderon, puis conseiller général de la Drôme, il brigua de nouveau les suffrages des électeurs lors des élections générales des 27 avril et 11 mai 1902 dans la circonscription de Nyons. Au second tour de scrutin il triompha cette fois contre le nouveau comte d'Aulan2 qui le précédait pourtant au 1er tour avec 4.657 voix sur 7.983 votants.
Inscrit au groupe des radicaux-socialistes, Lucien Bertrand devint membre de diverses commissions (notamment de celle de la réforme judiciaire) et se consacra principalement à son travail de commissaire. Il appuya constamment de ses votes la politique de «concentration républicaine» : séparation des Églises et de l’État, (« selon l'exemple, déclara-t-il à ses électeurs, de la grande république américaine et de plusieurs cantons suisses»), service militaire de 2 ans, impôt global sur le revenu, défense de l'école laïque pour filles et garçons, retraites ouvrières et paysannes etc.
Réélu au premier tour de scrutin, le 6 mai 1906 avec 4.122 voix sur 7.289 votants, Lucien Bertrand redevint membre de diverses commissions (notamment de celle des Postes et Télégraphes). Se vouant exclusivement à son rôle de commissaire «moins brillant mais plus efficace, assura-t-il à ses électeurs», il soutint d'une façon générale la politique du Cabinet Rouvier3.
Réélu, aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910 au deuxième tour de scrutin, avec 3.924 voix sur 7.308 votants, son activité parlementaire prit les mêmes formes que lors des législatures précédentes. Il fut notamment membre de la Commission d'assistance et de prévoyance sociale. Il apporta constamment sa voix aux gouvernements successifs, sauf au Cabinet Briand4 en 1911 : il appuya en effet la tendance Malvy5 qui reprochait à Aristide Briand d'appliquer avec trop de ménagement les lois de 1901 et de 1904 sur les congrégations religieuses.
Aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914, 3.987 électeurs de Nyons sur 6.612 votants lui firent confiance et le choisirent au 2éme tour de scrutin pour les représenter à la Chambre des Députés où il devint membre de la Commission des pensions civiles et militaires.
► tableau des élections de 1914
► Profession de foi du député Lucien Joseph Bertrand6.
C.A.M.
1 Marie Jean Arthur Harouard de Suarez d'Aulan (24/05/1833 à Paris - 15/12/1915 à Aulan): militaire et homme politique à tendance bonapartiste.
2 Marie Guénin François Harouard de Suarez d'Aulan (07/06/1864 à Livourne - 07/02/1910 à Aulan): militaire, cavalier et homme politique à tendance monarchiste.
3 Maurice Rouvier (17/04/1842 à Aix-en-Provence - 07/06/1911 à Neuilly-sur-Seine) : banquier, journaliste et homme politique considéré comme proche des milieux d'affaires et catalogué comme un républicain opportuniste libéral favorable au libre échange économique.
4 Aristide Briand (28/03/1862 à Nantes - 07/03/1932 à Paris) est un avocat et homme politique socialiste, puis radical.et enfin centre droit.
5 Louis-Jean Malvy (01/12/1875 à Figeac – 10/06//1949 à Paris) est un homme politique radical-socialiste.
6 À noter que ce député s'adresse aux «fils» mais pas aux «filles» qui n'avaient pas le droit de vote car le parti progressiste républicain soupçonnait l'influence des femmes par l'église catholique proche du parti conservateur (monarchiste).