Village de Lachau
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Vue du chateau et de l'église © Dobeuliou
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EYRIES Émile, Louis.
Un héros dont le nom est inscrit sur le monument aux morts de Lachau

Sur le monument aux morts de Lachau est gravé le nom de EYRIES Émile qui n'était pourtant pas né à Lachau

♦ confer ci-contre la partie basse du monument aux morts de Lachau.

 

Etat-civil de EYRIES Émile, Louis :
profession : employé de commerce,
• né le 12/11/1877 à Motte-Chalancon (26),
• il était le fils d'Alphonse, Pierre EYRIES et d'Iphigénie, Eugénie RICHAUD domiciliés à Cadenet (84).


Parcours militaire de EYRIES Émile, Louis au sein du 99ème Régiment d'infanterie (55ème brigade d'infanterie de la 28ème division d'infanterie – 14ème corps d'armée).

Le 99ème RI était encaserné à Lyon (Fort Lamotte)1 pour les 1er, 3ème et 4ème bataillons et à Vienne pour le 2ème bataillon.

♦ confer l'uniforme d'un soldat d'infanterie métropolitaine ci-contre.

Son parcours militaire a été le suivant :
• le 17/11/1896 : engagé volontaire pour 4 ans avec signature d'un contrat à la mairie d'Avignon (19 ans),
• le 18/11/1896 : arrivé au corps – soldat de 2ème classe - matricule n° 7478
• le 27/09/1897 : caporal (20 ans)
• le 21/03/1898 : sergent (21 ans)
• du 01/03/1899 au 15/04/1899 : stage au 14ème Escadron du Train des équipages2 (Fort de Vancia3) avec mention « Très bien »

♦ confer ci-contre l'entrée du Fort de Vancia et la carte postale du 14ème Escadron du Train des équipages.

Puis son parcours militaire a été le suivant :
• le 25/04/1899 : sergent fourrier4 (22 ans)
• le 12/07/1900 : rengagé avec prime pour 2 ans par contrat passé à la sous-intendance militaire de Lyon (conformément aux lois du 18/03/1889 et du 07/02/1897)
• le 01/12/1900 : sergent (23 ans)
• le 17/11/1902 : passé dans la réserve de l'armée d'active (58ème RI basé à Avignon) – certificat de bonne conduite « accordé » (25 ans)

Parcours militaire de EYRIES Émile, Louis au sein du 1er Régiment de zouaves5.

• le 06/02/1903 : rengagé volontaire pour 3 ans par contrat passé à la sous-intendance militaire de Castres (81) au titre du 1er Régiment de zouaves6 (Alger) du 19 corps d'armée (19ème région militaire) - (26 ans).
• le 10/02/1903 : arrivé au 1er Régiment de zouaves – matricule n° 10752 - caserne Batna à Alger
• le 10/02/1903 : zouave de 2ème classe (26 ans)
• le 10/04/1903 : caporal (26 ans)
• le 16/04/1905 : caporal fourrier chef (28 ans)

♦ confer ci-contre la caserne Batna de ce régiment à Alger et une unité du 1er Régiment de zouaves sous forme de carte postale.

Avec ce régiment il a participé à la conquête coloniale des zones arides et désertiques de GHARDAÏA, OUARGLA, IN-SALAH, ADRAR en Algérie entre 1903-1905

♦ confer ci-contre la carte de la conquête de l'Algérie dès 1830.

Parcours militaire de EYRIES Émile, Louis au sein du 51ème Régiment d'infanterie (6e brigade d’infanterie de la 3e division d’infanterie du 2e corps d’armée) qui était basé à Beauvais.

♦ confer ci-jointe la photo de l'ancienne caserne Watrin de Beauvais.

Au sein de ce régiment son parcours militaire a été le suivant :
• le 02/09/1905 : passé au 51ème Régiment d'infanterie – matricule n° 6286 (28 ans)
• le 19/09/1905 : caporal (28 ans)
• le 30/12/1905 : sergent (28 ans)
• le 09/01/1906 : rengagé pour 2 ans à compter du 06/02/1906
• le 21/09/1906 : sergent fourrier (29 ans)
• le 01/11/1906 : sergent-major7 (29 ans)
• le 08/01/1908 : rengagé pour 3 ans à compter du 06/02/1908
• le 11/07/1910 : militaire commissionné8 à compter du 06/02/1911
• le 25/07/1911 : adjudant (34 ans)
• le 01/01/1913 : adjudant-chef (36 ans)

Avec son régiment, l'Adjudant-chef EYRIES Émile, Louis est engagé dès le début de la guerre de 1914-1918.

Le 5 août 1914, le 51e Régiment d'infanterie, commandé par le colonel LEROUX, quitte ses casernes de Beauvais. Dans la nuit du 5 au 6 août, le Régiment qui fait partie de la IVe armée, débarque à Stenay et cantonne le long de la Chiers et installe ses avant-postes face au Nord.

Bataille des frontières. Alerté à l h30, le 22 août, le 51ème RI Régiment quitte son cantonnement de Vigneul-sous-Montmédy pour se porter à l'attaque des forces allemandes signalées en Belgique. Après avoir franchi la frontière franco-belge à 08h00, il est soumis à un bombardement extrêmement violent de l'artillerie lourde allemande. Malgré les pertes particulièrement sévères le mouvement en avant continue dans le plus grand ordre. L'ennemi retranché se défend énergiquement avec ses armes lourdes. Pleines d'entrain, les unités du 51ème RI abordent les crêtes, les franchissent, et chargent à la baïonnette sur des glacis de 1.200 mètres avec des pertes sérieuses. Cependant, l'objectif est atteint, mais le 24 août, le Régiment, prêt à reprendre l'attaque, reçoit l'ordre de battre en retraite. Les étapes de cette retraite sont rendues très dures par le nombre des kilomètres parcourus, par la chaleur, le manque de sommeil et de nourriture.

Bataille de la Marne. En fin de marche le combat s'engage avec force, le 10 septembre à 4h30, avec une attaque générale de l'ennemi sur tout le front. Le 12 septembre, le 51ème RI, en avant-garde de la Division, lance une offensive qui va donner lieu sur les halliers touffus de l'Argonne à une lutte longue, incessante, âpre et meurtrière que le Régiment va soutenir pendant 4 mois.

Pendant cette période, il faut citer l'attaque sur Servon et Binarville (51) le 21 septembre 1914 lors de laquelle l'Adjudant-chef Eyriés est tué à l'ennemi (mention : « Mort pour la France ») à la tête de ses soldats

♦ confer ci-contre un dessin d'un assaut d'une section d'infanterie en 1914.

Le constat du décès a été effectué par un officier d'état-civil militaire du 51e RI

► voir le document

Le jugement relatif à ce décès a été transcrit le 25/07/1915 à la mairie de Paris (15e).

 

Pour commémorer les morts pour la France recensés comme parisiens a été créé dans Paris (15e) - place Hubert Montmarché - un statuaire9 inauguré en 1934 qui ne mentionne pas leurs noms.
♦ confer la photo ci-contre.

Dans le cadre de la commémoration du centenaire de l'armistice du 11 novembre 1918, la Mairie de Paris a créé en 2018 au cimetière du Père Lachaise (Paris 20e) un monument aux morts de 1914-1918 sur lequel sont inscrits les noms de 94.415 morts au combat et 8.000 disparus (mentionnés dans les livres d'or des pensions des 20 arrondissements de Paris) dont celui de EYRIES Emile, Louis. Son nom est inscrit dans le Livre d'or des pensions de Paris (15ème arrondissement) suite au procès-verbal de constatation de décès adressé à la mairie de Paris (15e)
♦ confer ci-contre la photo de ce monument aux morts.

 

La sépulture de EYRIÈS Émile, Louis est située dans la Nécropole Nationale « SAINT-THOMAS-EN-ARGONNE » (Saint-Thomas-en-Argonne (51) - Carré, rang, tombe individuelle : Tombe 351

Située en face de l’ossuaire de La Gruerie, la nécropole nationale de Saint-Thomas-en-Argonne regroupe les corps de 8 173 soldats relevés dans des cimetières provisoires ou de tombes isolées de La Biesme et de La Gruerie. Créée en 1924, cette nécropole nationale rassemble 8 085 corps de soldats morts lors des combats en Argonne, dont 3 324 reposent dans deux ossuaires.  De 1941 à 1952, les restes mortels de 88 combattants tués lors de la campagne de France de 1940 ont été transférés en ce lieu. Un monument rappelle l’engagement et le sacrifice des hommes de la 128e division d’infanterie.

♦ confer ci-contre l'entrée de la Nécropole nationale de Saint-Thomas-en-Argonne.

 

Conclusion.

EYRIÈS Émile, Louis a effectué un parcours militaire exemplaire d'une durée d'environ 18 ans en gravissant plusieurs fois les grades de militaire de rang et de sous-officier dans 3 régiments (99ème RI, 1er RZouaves, 51ème RI) et en participant à une longue campagne coloniale dans le sud de l'Algérie du 08/02/1903 au 03/08/1905 (30 mois),

Son registre matricule mentionne aussi une blessure, le 17/05/1904, pendant une séance de saut des pistes au terrain de manœuvres de Koléa (commune située à 26 km à l'ouest d'Alger) suite à un effort musculaire de la paroi abdominale antérieure droite en venant d'exécuter un saut en profondeur.

L'inscription de EYRIÈS Émile, Louis sur le monument aux morts de Lachau résulte de la demande au conseil municipal de Lachau adressée par l'épouse (Madame Bertrand née Eyriès) du député Bertrand résidant à Lachau (confer l'article le concernant sur le site, section « personnes remarquables »)

- Merci à Monique AMIC pour cette précision fort utile.

C.A.M.

 

1 Ce fort intégré dans un ensemble d’un ancien quartier militaire de 17 hectares a été acquis par le Grand Lyon en juillet 2007 et a fait l'objet d’un projet de rénovation urbain et paysager, appelé « parc Blandan ».

2 Basé à Lyon, les escadrons du Train des équipages étaient chargés de l'approvisionnement, au plus près des théâtres d'opérations, en ravitaillement et en munitions des unités.

3 Actuellement désarmé, il est intégré dans la commune Rilleux-la-Pape (69).

4 Le terme fourrier désignait le responsable de la fourre, c'est-à-dire d'un local de rangement pour divers matériels collectifs utilisés généralement pour la vie en campagne ou pour des activités spéciales.

5 Les zouaves dont le recrutement était exclusivement européen dès 1842 étaient des unités d'infanterie légère appartenant à l'Armée d'Afrique, inspirées des mercenaires algériens recrutés parmi la confédération des zouaouas qui fournissait des troupes à la régence d'Alger dans ses guerres contre les puissances européennes.

6 Ce régiment appartenait à l'Armée d'Afrique qui désignait les unités militaires françaises servant dans les territoires de l'Afrique française du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie) dont l’origine remontait pour la plupart à la conquête de l'Algérie. Le terme « Armée d'Afrique » n'avait pas de signification institutionnelle, mais plutôt le sens général de forces de souveraineté stationnées dans ces 3 pays durant la période coloniale de 1830 à 1962. Intégrée aux forces armées métropolitaines, l'Armée d'Afrique qui se distinguait des Troupes coloniales comprenait des formations composées en majorité voire en totalité d'Européens, d'une minorité de Juifs séfarades et d'autres constituées en grande partie d' « Indigènes » qui étaient des engagés volontaires - les proportions variant d'un corps à l'autre.

7 Le sergent-major était à l'origine de la création de ce grade sous l'Ancien régime comme un vivier pour le choix des officiers. Après les réformes qui suivirent la guerre de 1870, il devint plus difficile pour eux d'accéder au grade d'officier, compte tenu des restrictions d'âge. Avec la réforme des effectifs au sein des bataillons et l'ajout d'un sous-officier avec le grade d'adjudant par compagnie, le sergent-major fut cantonné à des tâches purement administratives.

8 L'article 59 de la loi du 21 mars 1905, modifié par les lois des 10 juillet 1906 et 10 juillet 1907, est remplacé par les dispositions suivantes : « Dans les troupes métropolitaines, le nombre de sous-officiers de chaque corps de troupe restés sous les drapeaux au-delà de la durée légale du service, en vertu d'une commission ou d'un rengagement, est fixé aux 3/4 de l'effectif total des militaires de ce grade, sauf dans l'infanterie, où il est fixé aux 2/3 de cet effectif ». Un militaire commissionné est recruté par contrat dans un grade d'officier, de sous-officier ou d'officier marinier pour satisfaire des besoins immédiats des armées ou des formations rattachées et occuper qui ne sont pas pourvus par les autres modes de recrutement et de formation ou qui font l'objet d'une vacance temporaire.

9 En 1931, la municipalité sélectionna dans le cadre d'un concours le sculpteur et architecte Charles Yrondy (1885-1960) pour réaliser un monument en pierre représentant de gauche à droite notamment 3 moments glorieux de l’histoire militaire de la France :
• La victoire inespérée des armées françaises commandées par le maréchal de Villars à Denain en 1712 avec sa sculpture et celle du Roi Louis XIV,
• La victoire de Valmy en 1792 avec les sculptures de Georges Jacques Danton et Pierre Victurnien Vergniaud,
• La victoire lors de la bataille de la Marne de 1914,
• Entre les deux stèles, le poilu, avec derrière lui, deux soldats de Valmy,
• A droite la veuve et l’orphelin.
Il y a eu 2 cérémonies d’inauguration du monument le 17 juin 1934 : une première avec La Marseillaise, puis une seconde avec l’Internationale sans la présence du Président de la République Gaston Doumergue.

 

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