♦ confer ci-contre la partie basse du monument au morts de Lachau
Son registre matricule militaire ouvert en 1907 lors de son incorporation dans l'armée précise les éléments suivants :
• nom : BERTELLO
• prénom : Baptistin, Barthélémy
• date et lieu de naissance : 18/08/1887
• sa mère : Lucie BERTELLO sans état-civil et adresse qui l'a laissé aux Hospices publics de Marseille ♦ confer ci-contre la photo du centre de la Charité1 :
Son registre matricule militaire ouvert en 1907 lors de son incorporation dans l'armée précise les autres éléments suivants :
• son lieu de résidence en 1907 : Eygalayes ;
• sa profession : charretier, qui était un valet de ferme chargé de soigner les chevaux, de les conduire aux voitures et aux instruments auxquels on les attelait. Quand il s'agissait de bœufs, le charretier était dit bouvier. Les qualités qu'il devait posséder étaient la sobriété, la patience et la force2 ♦ confer ci-contre la photo d'un charretier au début du 20e siècle.
Parcours militaire de BERTELLO Baptistin, Barthélémy
• le 08/10/1908 : dans le cadre de son service militaire il a été incorporé dans le 140ème Régiment d'infanterie alpine (Grenoble - 38) – n° de matricule : 9991 ♦ confer ci-contre la photo de l'ancienne caserne Vinoy3 du 140ème RIA avec en arrière en plan les Forts de la Bastille ;
• le 25/09/1910 : après son service militaire à l'issue duquel il a reçu le certificat de bonne conduite, il est passé dans la disponibilité et la réserve de l'armée d'active et affecté comme tel au 140ème RIA puis au 17ème RIA (Gap - 05) et au 52ème RI (Montélimar - 26).
Pendant la période 1907-1914, il a notamment été :
• logé dans la famille de AMIC Auguste cultivateur et de son épouse GAUTHIER Joséphine résidant à Lachau, il travaillait comme domestique agricole chez TROUSSEL cultivateur à Eourres (05),
• en mai 1912 : il est employé dans l'hôtel de La Plage de Cavalaire (à l'époque Cavalaire était intégré dans la commune de Gassin) chez Monsieur SIMON,
• dès le 29/12/1913 : il est employé dans l'hôtel Terminus d'Antibes chez Monsieur ROLLANDEZ ♦ ci-contre la photo de cet hôtel Terminus :
Pendant la Guerre 1914-1918, BERTELLO Baptistin, Barthélémy (n° de matricule 859) a été rappelé sous les drapeaux le 03/08/1914 au sein du 52ème RI (54ème brigade – 27ème division d'infanterie - 14ème corps d'armée) avec lequel il a participé aux combats dans les Vosges, aux opérations dans la Somme et à la grande offensive de Champagne lors de laquelle il a été blessé.
Il a été évacué dans l’hôpital complémentaire (HC) n° 464 (hôpital chirurgical de catégorie A5) qui était situé dans l'École Notre-Dame de Guéret ♦ confer ci-contre la photo de cet hôpital.
Faisant partie de la liste des 33 morts enregistrés dans cet hôpital pendant la guerre, il y décède le 27/11/1915 suite à ses très graves blessures de guerre et il est inhumé dans le carré militaire (tombe individuelle - rang de sépulture = 1) du cimetière de Guéret ♦ confer ci-contre la photo de ce carré militaire.
Hommage à BERTELLO Baptistin sur les monuments aux morts.
NB : la commune de Gassin a été amputée de 2 secteurs érigés en commune : Cavalaire (1929) et La Croix-Valmer (créée en 1934)
La transcription du jugement relatif au décès BERTELLO Baptistin a été envoyée à la mairie de Cavalaire (83) et sur le site net « mémoire des hommes » du ministère des armées, il a la mention « Mort pour la France »
Le nom de BERTELLO Baptistin est inscrit
• dans le Livre d'or des pensions de la commune de Gassin (1919)
• sur le monument aux morts de la commune de Gassin ♦ confer ci-contre la photo de ce monument,
• sur la plaque commémorative paroissiale de l'église de la commune de Gassin ♦ confer ci-contre la photo de cette plaque,
• sur le monument aux morts de la commune de Cavalaire ♦ confer ci-contre la photo de ce monument.
Conclusion.
L'inscription du nom de BERTHELOT Félix sur le monument aux morts de Lachau est donc inexacte ; cependant, elle résulte certainement du recensement de 1911 comme on le voit sur la page 7 de ce recensement : pour BERTHELOT = 4ème nom à partir du haut.
► Voir la page 7 du recensement de 1911.
L'inscription sur le monument aux morts de Lachau du prénom Félix accolé au nom de BERTHELOT est aussi inexacte : peut-être est-ce un alias qui lui a été donné lors de son séjour à Lachau.
Merci à Henri AMIC qui a donné des informations sur BERTELLO lors de son séjour chez AMIC Auguste à Lachau avant 1912.
Une autre question est de savoir qui a été à l'origine de la demande d'inscription de BERTHELOT Félix sur le monument aux morts de Lachau. Peut-être ce la famille de AMIC Auguste qui l'a hébergé à Lachau pendant quelque temps avant son départ pour Cavalaire ?
L'intégration de cet article sur le site net de la mairie de Lachau peut constituer ainsi le correctif à ces incohérences qui s'appuie sur les éléments développés ci-dessus.
Enfin, il reste que la vie de BERTELLO Baptistin est bien triste : orphelin et mort suite à ses blessures de guerre à l'âge de 28 ans seul dans un hôpital militaire situé dans le centre de la France très loin de son ancienne résidence dans le Var (83). Au moins, il est inhumé dans une tombe du carré militaire dans le cimetière communal de Guéret (Creuse) qui est régulièrement entretenu.
Qu'il repose en paix.
C.A.M.
1 Créée en 1640 suite à l'édit royal, la Ville de Marseille décide la construction de la Vieille Charité pour y accueillir les indigents et les gueux. C'est en 1670 que Pierre Puget, architecte du Roi, entame une de ses plus grandes réalisations. Après la révolution et jusqu'à la fin du XIXe siècle, elle est transformée en hospice réservé aux enfants et aux vieillards. Puis en 1905, l'armée utilise le bâtiment qui sert aussi de logement social. En 1961 la Ville de Marseille entreprend sa restauration qui s'achève en 1986 en vue créer le Centre de la Vieille Charité qui abrite le Musée d'Archéologie Méditerranéenne, le Musée des Arts Africains, Océaniens, Amérindiens (M.A.A.O.A), des expositions temporaires et une salle de cinéma, Le Miroir. L'ensemble est géré par la Direction des musées de Marseille.
2 Les journées sont longues, 9 heures l’hiver, 12 à 13 heures l’été, avec 3 pauses, dont une longue à midi… Il faut quotidiennement s’occuper des chevaux avant et après le travail, le dimanche aussi ; entretenir les harnais, vérifier la ferrure pour ne pas désorganiser le travail du lendemain par une visite chez le maréchal… Respirer les brouillards, frissonner aux pluies d’hiver, transpirer sous la canicule, des heures de marche derrière les outils … Un travail exigeant de force et de résistance dont la récompense tient moins au salaire qu’au regard posé sur son attelée.
3 Actuellement c'est l'emplacement du musée de Grenoble et d'un parking automobile.
4 Ancienne annexe de l'HC n° 3 de Guéret - 209 lits - Environ 2570 entrées – A fonctionné du 10 novembre 1915 au 23 janvier 1919.
5 Ce qui atteste de l'extrême gravité de ses blessures de BERTELLO
